Ceux qui se sont évaporés

Pièce vue le 07 mars 2020.

Théâtre : Centre du Théâtre d'Aujourd'hui

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Site web : https://www.theatredaujourdhui.qc.ca/evapores

  • texte: Rébecca Déraspe
  • mise en scène: Sylvain Bélanger
  • interprétation: Geneviève Boivin-Roussy, Élisabeth Chouvalidzé, Josée Deschênes, Vincent Graton, Reda Guerinik, Éléonore Loiselle, Maxime Robin, Tatiana Zinga Botao
  • assistance à la mise en scène: Julien Veronneau
  • scénographie et éclairages: Cédric Delorme-Bouchard
  • costumes: Julie Charland assistance aux costumes Yso
  • conception sonore: Larsen Lupin
  • maquillages et coiffures: Angelo Barsetti
  • intégration vidéo: William Couture
  • conseil au mouvement: Francis Ducharme
  • régie: Marie-Claude D’Orazio
  • sonorisation: Hugo Trépanier
  • direction technique: Simon Cloutier

Résumé

Emma est partie sans laisser de trace. Femme dans la jeune trentaine, mère, conjointe, fille, amie, elle menait jusqu’à présent une vie normale. Aux prises avec les conséquences de son absence, ses proches cherchent à comprendre.

Qui n’a jamais rêvé de disparaitre, ne serait-ce qu’un instant? De s’évaporer? D’échapper à une identité et à ce que les autres y projettent? Tramant habilement différentes approches dramaturgiques, Rébecca Déraspe explore les multiples visages de ce qui nous enferme dans notre propre vie et la radicalité de certaines possibilités d’évasion.

« Au Japon, le phénomène des Évaporés est foncièrement perturbant. En effet, 100 000 japonais, chaque année, organiseraient leur disparition volontaire. Et vous? Comment disparaissez-vous de vous-mêmes? Est-ce l’alcool qui vous permet d’échapper à l’emprise de votre identité? Ou est-ce les longues marches que vous aimez prendre pour n’être nulle part et personne durant un temps limité? Et surtout, que feriez-vous avec la mise en scène de votre vie, si pouviez en redessiner complètement les contours? » — Rébecca Déraspe

Impressions

Mécanisation, simplification de la parole. Combinaisons de mots pour faire jaillir du sens de manière télégraphique. Verbaliser des noms communs (en faire des verbes).

Côtoyer la détresse psychologique invisible aux yeux des autres. Percevoir son effacement.

Comprendre qu’on ne comprend pas les raisons qui poussent une personne à vouloir s’évader. Ne pas comprendre pourquoi la protagoniste est partie (s’est évaporée).

Beaucoup de sentiments, de regrets. Les mots ne suffisent pas, ne sont tout simplement pas adéquats pour décrire la réalité.

Éclairages

Très lumineux, espace souvent suréclairé (peu d’ombres). Même le public est éclairé. Parfois isolation d’un personnage.

Environnement sonore

Mixité des registres musicaux.

Intégration presque cinématographique.

Silence appuyé à la dernière scène, laissant place aux voix des personnages (moment charnière).

Jeu

D’abord complètement artificiel (sténographique, questions-réponses sans dessus-dessous), le jeu se naturalise peu à peu pour devenir le registre dominant.

Personnage de l’enfant de 5 ans non incarné par une comédienne, sauf lors de la dernière scène, lorsqu’elle a grandi (stade de jeune adulte ou fin d’adolescence).

Comédiens qui restent pour morts longtemps sur scène, durant des scènes entières.